mercoledì 22 dicembre 2010

UNA ROMA A DUE FACCE

Pubblicato su France Football il 21 dicembre 2010

«C’est une équipe de fous !» se sont écriés des supporters de la Roma, samedi soir,
sur les bouillonnantes radios de la Ville éternelle. Un véritable cri du coeur, mélange d’admiration, de satisfaction et, aussi, quelque part, d’inquiétude. Pour ces fans, comme pour beaucoup d’observateurs, laRoma surprend, étonne, déconcerte,
tant elle semble frappée d’un comportement à la limite de la schizophrénie. Les joueurs de Claudio Ranieri sont capables des prestations les plus admirables,
comme cette victoire (1-0) de samedi à San Siro sur le Milan AC, grâce à unbut de l’ex-RossoneroBorriello, mais aussi des matches les plus insipides. Capables
aussi de faire preuve d’un admirable esprit de corps, puis de se chamailler en public, bref de souffler le chaud et le froid d’un instant à l’autre.

Est-ce bien la même équipe qui, cette saison, a battu l’Inter Milan (1-0) à l’Olimpico, dominé la Lazio dans un derby « à l’extérieur » (2-0), maîtrisé la Juventus àTurin (1-1) ou remonté deux buts au Bayern Munich en Ligue des champions (de 0-2 à 3-2), mais qui, à l’opposé, n’est pas parvenue à soumettreCesena à
domicile (0-0), s’est fait ridiculiser chez elle par Bâle (1-3) enC1, et fait
rosser (1-5) à Cagliari?Mystère. C’est pourtant bien cette Roma qui, à l’été,
avait été pensée pour remporter le Scudetto. Après l’exaltante campagne 2009-10, qui l’avait vu effectuer une remontée extraordinaire sur l’Inter, la doubler, avant de perdre le Championnat sur un coup de dés, les dirigeants giallorossi s’étaient activés pour constituer un groupe de «première force». Ils avaient recruté un milieu
complet (leBrésilien Simplicio), une star avide de revanche (son compatriote Adriano) et, surtout, l’avant-centre d’envergure qui manquait depuis l’époque Batistuta:Marco Borriello. Des espoirs vite balayés par une entame de Championnat désastreuse (deux points en quatre journées).

RANIERI : «CHASSER LES FANTÔMES.» Qu’est-ce qui n’allait pas?On a parlé de problèmes tactiques. Il est vrai que la saison dernière, Ranieri, arrivé après deux
journées, n’avait que peu modifié le dispositif de son prédécesseur, Spalletti, travaillant surtout sur le mental des joueurs. Là, l’ancien coach de Chelsea a repensé la mécanique. Fini le Totti «faux avant-centre», toujours en mouvement pour désorienter les défenses et favoriser les incursions de ses camarades ; Ranieri a
imposé une pointe de métier, Borriello, auquel il a adjoint trois «neuf et demi», Vucinic, Totti et Ménez, ce dernier souvent excellent cette saison. Si le
rendement de Borriello est satisfaisant (11 buts en 23 matches officiels), son entente avec Totti laisse à désirer.MirkoVucinic, lui, n’a que rarement trouvé son
compte, tombant dans une grosse crise de confiance. La vie n’a pas été non plus facile pour les milieux de terrains De Rossi–perturbé par des affaires
familiales – et Pizarro, indispensable la saison dernière mais souvent marginalisé cet automne. Endéfense, Juan, Mexès et Burdisso n’ont pas trop déçu au plan
individuel, mais ils ont manqué de cohésion, obligeant Ranieriàmodifier
régulièrement sa charnière centrale.
La Roma s’est vite transformée en poudrière. Un jour, on a vuTotti
apostropher son entraîneur : «En pratiquant le catenaccio, nous n’irons
pas loin», lança le capitaine après la défaite (0-2)àMunich contre le
Bayern en Ligue des champions. Une autre fois, c’est la moitié de l’équipe qui
se rebelle faceàBorriello, accusé d’être «trop expressif» dans ses reproches. EnCoupe d’Europe, onamême assisté à une empoignade entre Totti et Burdisso, le dernier reprochant au premier des ballons perdus bêtement!Malgré tout, Ranieri y croit encore dur comme fer. «Il faut juste que mes joueurs chassent les fantômes du passé.» En d’autres termes, qu’ils oublient cette incroyable course-poursuite de
2009-10, qui a laissé tant d’influx en chemin. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront repartir à la conquête du Scudetto. Après tout, la Roma ne compte «que» sept
points de retard sur le leader rossonero. C’estmoins que les onze longueurs qui les séparaient de l’Inter à Noël 2009

ANTONIO FELICI

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