sabato 30 ottobre 2010

I SEGRETI DEL CESENA

Pubblicato su France Football il 22 ottobre 2010

On a cru longtemps la Serie A imperméable aux fables, à ces histoires de tout petits qui se forgent une place dans la cour des grands. A ces lilliputiens qui défient les Gullivers. Et puis, au début des années 2000, le Chievo, véritable poil à gratter du Calcio, est venu démontrer le contraire. Un acte isolé ? On l’a pensé jusqu’à cet été et la promotion dans l’élite italienne de Cesena. Le club d’Emilie-Romagne n’est pas un bizu absolu : par le passé, il a déjà été promu à trois autres reprises en Serie A et à même participé à la Coupe UEFA en 1976-77. L’équipe au maillot blanc –qui fut notamment portée par Ruggiero Rizzitelli et l’Autrichien Walter Schachner- avait quitté la L1 italienne en 1991 et n’était remontée en juin dernier qu’au terme d’un barrage.

En quoi est-ce donc surprenant de revoir Cesena en Serie A ? Par rapport à ses précédents séjours au plus haut niveau, la donne a beaucoup changé et les budgets pour y survivre sont de plus en plus difficiles à tenir pour des clubs de villes de moins de 100 000 habitants. Pourtant, les gens de Cesena ont relevé le défi. A commencer par le patron du club. Son nom ? Clin d’œil du destin, il est presque homonyme de son collègue du Chievo : Igor Campedelli (l’autre se prénomme Luca).

Comme lui, il est jeune et ne dispose pas de moyens illimités. Alors, Igor Campedelli s’est fixé deux principes : choisir un entraîneur novateur et décomplexé; pousser ses collaborateurs à trouver des joueurs à bon marché, soucieux de faire leurs preuves. La recette a marché avec Pierpaolo Bisoli, qui a guidé Cesena de la Serie C1 à la A en deux ans. Elle semble aujourd’hui coller avec son successeur, Massimo Ficcadenti, arrivé de Piacenza après que Bisoli a opté pour Cagliari.

Les moyens sont ceux du bord : avec 8,3 ME de masse salariale, Cesena est de loin l’équipe qui coute la moins chère de toute la Serie A, 40% plus économe que l’autre « petit poucet », le Chievo. En gros, Campedelli assure paye et primes à la signature de tout son effectif pour l’équivalent des seuls appointements annuels de Zlatan Ibrahimovic au Milan AC. Ce qui n’a pas em pêché Cesena de battre avec la manière (2-0) les Rossoneri lors de la 2e journée, après avoir accroché (0-0) la Roma sur son terrain. Ni de cotoyer les sommets au soir de la 3e journée.

SEIZE NATIONALITéS. Cesena joue cranement sa chance. Poussée par l’audacieux 4-3-3 de Ficcadenti, la formation dont le symbole est un hippocampe ne ferme jamais le jeu, pratiquant un football vif et ouvert. Le groupe monté par Lorenzo Minotti (ex-défenseur de Parme, aujourd’hui directeur sportif de Cesena) est un mix de joueurs d'expérience, de crack à relancer (le Chilien Jimenez) et de jeunes prêts à exploser. Ainsi, le but de Cesena est gardé par l’inoxydable Antonioli, 41 ans, et l’on retrouve de « vieux briscards » comme Giuseppe Colucci et Stephen Appiah. A propos de ce dernier, le milieu Ghanéen n’est pas le seul mondialiste présent à Cesena puisque le Japonais Nagatomo a débarqué voilà trois mois, s’intégrant à un groupe très cosmopolite où l’on dénombre seize nationalités différentes (dont le Français Malonga et le Franco-Tunisien Benalouane).

Rayon « jeunots », on mettra en avant Ezequiel Schelotto, l’un des piliers de la sélection italienne Espoirs. Et l’on n’oubliera pas de parler d’Emanuele Giaccherini, l’éclatant attaquant de poche (1,67 m.) qui, a 25 ans, a enfin été placé dans les conditions idéales pour faire étalage de son talent. Comme tout Cesena, il vendra chèrement sa peau pour rester en Serie A.

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