Pubblicato su France Football il 29 ottobre 2010
C’est une route tortueuse, longue et pleine d’embûches. Ce chemin vers la lumière dont on n’aperçoit encore qu’une faible lueur, laVieille Dame a décidé de l’entreprendre, avec volonté et courage, au lendemain de ce terrible scandale Moggi qui l’avait précipitée dans le purgatoire de la
Serie B. Si elle a rapidement regagné l’élite, la noble et fière turinoise tarde toutefois à trouver la porte qui mène à ce trône de souveraine qui fut le sien pendant près de trois quarts de siècle. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, sacrifiant un à un ses «capitaines d’aventure» qui ont succédé à
Fabio Capello depuis 2006. Ainsi, Didier Deschamps, Claudio Ranieri, Ciro Ferrara n’ont pu conduire la Juve à la reconquête de son blason d’antan.
Du coup, la famille Agnelli – revenue directement aux affaires par le biais d’Andrea, le nouveau président – a pris une décision courageuse: couper complètement les ponts avec le passé en se séparant des derniers dirigeants de l’èreMoggi (Alessio Secco, Roberto Bettega), puis confier les
rênes à un trio ayant réussi ailleurs. C’est ainsi que la Juve est allée chercher à la Sampdoria un directeur général (Beppe Marotta, le Français Jean-Claude Blanc étant, lui, retourné à de pures fonctions d’administrateur délégué) un entraîneur (Luigi Del Neri) et un directeur sportif (Fabio Paratici). Une idée pas si mauvaise, après tout. Avec ces trois-là, l’équipe génoise n’avait-elle pas obtenu, en mai dernier, une qualification pour le tour préliminaire de Ligue des champions que la Vieille Dame n’avait pu qu’entrevoir de loin?
Un tel attelage est-il déjà bénéfique à la monture bianconera? Il est encore trop tôt pour le dire, même si, après avoir trotté, la Juve s’est finalement mise au galop. Oh ! rien de bien extraordinaire puisqu’au terme de la 8ejournée les Turinois n’ont pas encore accroché la diligence de la C1 et comptent sept points de retard sur le chef de convoi, la Lazio.
LA SENSATION KRASIC.
En fait, la formation de Del Neri a déjà affiché deux visages bien différents. Lors des cinq premières journées, on l’a vue alterner le bon et le moins bon, capable de battre l’Udinese 4-0 auFriuli, mais aussi de perdre nettement à domicile (1-3) face à Palerme. Forte en attaque
(12 buts marqués) tout en étant vulnérable en défense (9 buts encaissés, plus mauvaise
défense de SerieAfin septembre). Et puis, il y a eu le virage de SanSiro. Faisant jeu égal avec l’Inter, au terme d’un 0-0 spectaculaire, la Juve s’est redonné confiance et ses tifosi se sont convaincus que les sommets ne sont plus si distants. Excès de confiance? Le nouveau déplacement de Milan, ce samedi face aux Rossoneri, permettra d’en juger. Une chose est sûre,
cependant : depuis le match face à l’Inter, les Bianconeri ont retrouvé une belle rigueur
défensive puisqu’ils n’ont pas encaissé le moindre but en trois matches. Résisteront-ils
à la pression des Ibrahimovic, Pato et autres Robinho? Del Neri l’espère. Car ce nouveau rendezvous à San Siro aura peut-être encore plus valeur de test que le précédent, face à l’Inter.
En effet, la Juve s’y rend en étant privée de ses attaquants punchers, Amauri et Iaquinta,
et surtout de son feu follet du milieu de terrain, le Serbe Krasic. Acheté 15M€cet été
au CSKA Moscou, ce dernier s’est révélé comme la véritable sensation de cette première partie de saison dans la capitale piémontaise. Par ses accélérations dans le couloir droit, sa grinta et la qualité de ses centres, le garçon a déjà gagné le surnom de «nouveau Nedved», un parallèle
avec le Ballon d’Or France Football 2003 facilité par sa tignasse blonde et ses yeux
bleus !
STORARI FAIT OUBLIER BUFFON.
Sauf que Milos Krasic vient d’être suspendu pour deux journées, accusé d’avoir simulé une
faute dans la surface de Bologne, dimanche, provoquant un penalty (raté par Iaquinta!).
Le geste a suscité un tollé avec quelques commentaires limite xénophobes, vestiges
des polémiques de l’après-Italie-Serbie de mi-octobre (arrêté suite aux débordements
des ultras visiteurs), et entraîné la punition du joueur après visionnage des images vidéo.
«C’est un scandale, a lancé Andrea Agnelli. Notre joueur n’a pas cherché à tricher, mais
a juste trébuché. Krasic est victime d’un lynchage médiatique!» Cela ne devrait pas suffire à faire effacer la peine en appel. Del Neri devra donc, sans lui, veiller àmaintenir les équilibres
doucement établis dans son 4-4-2. Ceux d’une équipe qui a su se constituer un noyau costaud
derrière.À commencer par un Storari très solide dans le but, au point de faire oublier
aux supporters l’absence de Buffon et de rassurer la charnière centrale Bonucci-
Chiellini, la même que celle de la sélection italienne. Aumilieu, Del Neriamisé sur la
soif de revanche de Felipe Melo–médiocre en 2009-10–, ainsi que sur le bagage complet
d’Alberto Aquilani, prêté par Liverpool, et qui a fait direàGianluca Vialli, ex de la Juve:
«Alberto a l’ADNbianconero, il était fait pour jouer dans cette équipe!» Dans les
couloirs, les solutions ne manquent pas avec Marchisio, Pepe,Martinez et Salihamidzic,
en attendant la fin de la pénitence de Krasic. En attaque, le coach peut d’ordinairemiser
soit sur la percussion (Iaquinta), la puissance pure (Amauri), ou bien le brio technique
(Quagliarella et Del Piero). Mais, face au Milan, il n’aura pas le choix. La Juve en
souffrira-t-elle?
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